Une amie m'a offert un petit livre écrit par un amoureux de la petite reine. Il s'appelle Paul Fournel et a écrit, entres autres, ce petit livre intitulé "Besoin de vélo".
Ce sont de petits chapitres ultra-courts tels que celui-ci par exemple :
Vieillir
Vieillir à vélo, c'est gagner en endurance
et en sagesse. C'est avoir la possibilité d'aller plus
loin, plus calmement, de mieux se préparer et
globalement, d'en profiter davantage.
Mais vieillir, c'est aussi aller moins vite
« gicler » moins fort, bientôt ne plus gicler du tout
et bientôt vous moquer qu'on vous gicle sous le
nez.
il y a du naufrage dans le vieillissement
cycliste aussi. C'est entre vingt-huit et trente-deux
ans que j'ai roulé le plus vite. Depuis, je décline
- et cela n'ira pas en s'arrangeant.
Ce déclin qui se fait par paliers est suppor-
table. On peut le gérer sur le mode du fatalisme
on peut le gérer dans l'amitié: vieillir en peloton
Les seules choses indispensables sont un amour
vrai du vélo et une acceptable sérénité.
Le gros avantage existentiel de ce vieillisse-
ment des cuisses est qu'il précède toujours le
vieillissement global et fatal de l'homme cycliste
J'ai donc confié au vélo la mission de m'aver-
tir de mon vieillissement. Il s'en acquitte.